Suite à une recommandation de la Chambre Régionale de Comptes dans son rapport de 2020, la ville a présenté un PPI, un Plan Pluriannuel d’Investissement (voir image) dans lequel est présenté la manière dont l’argent public sera dépensé pour les investissements d’ici 2026. Ce document fait suite à plusieurs années d’économies mises en œuvre à travers divers PPE – Plans Pluriannuels d’Économies.

Après plus de 10 ans d’application d’une politique de rigueur financière dans certains services municipaux et de vente de terrains à des promoteurs immobiliers, force est de constater que finalement l’investissement restera peu élevé pour les six prochaines années.

Le PPI 2021-2026 est organisé très majoritairement autour de dépenses récurrentes d’entretien et de maintenance du patrimoine municipal, puisque plus de 18 millions d’euros sur les 30 millions d’euros que prévoit le PPI y seront consacrés. Il serait en effet nécessaire de changer la présentation des tableaux, pour y intégrer les dépenses récurrentes, les rénovations thermiques, la mise aux normes de la piscine et le schéma de verdissement, qui selon nous vont au-delà de 2025. Nous sommes évidemment favorables à ces dépenses, sous réserve qu’elles participent réellement à la réduction du bilan carbone de la collectivité de La Madeleine.

Au côté de ces dépenses récurrentes, nous trouvons dans ce PPI, des opérations déjà connues et entamées et nous y apprenons la date de leur achèvement, qui correspondra aux deux années précédant les prochaines élections municipales. Une des caractéristiques de ces projets est la durée de leur réalisation.

Et aux côtés de ces projets déjà connus, nous découvrons la proposition de dépenser encore plus de 2 millions d’euros en matériels et investissement de sécurité… Une dépense particulièrement importante et particulièrement récurrente, alors qu’environ 10% de cette somme permettrait, par exemple, un passage en régie directe de la gestion des établissements multi-accueil de jeunes enfants. De plus, les sommes engagées sans arrêt dans la vidéo-surveillance et la sécurité depuis tant d’années posent question alors que l’efficacité de ces investissements est de plus en plus remise en cause par la dégradation de la situation à La Madeleine (voitures brûlées, tirs de mortier envers les forces de l’ordre, etc.).

Finalement, on observe que l’ensemble de ce PPI se trouve pour moitié financé par la vente du terrain du Tir à l’Arc (et ceci sans prendre en compte la dépense prévue par l’achat d’1 hectare sur les 5 hectares actuels du SILILAM). En d’autres termes, les efforts de gestion, les économies (y compris de bouts de chandelles, rappelons l’arrêt du filtrage de l’eau de la piscine pendant le dernier confinement ayant abouti à la fermeture complète de celle-ci) n’aboutissent qu’à une situation d’affaiblissement financier de la collectivité, traduite par la faiblesse récurrente de son investissement et de sa dépendance aux cessions d’actifs caractérisée par la vente de terrains municipaux.