Le Canal Seine-Nord Europe : un projet controversé et coûteux

La délibération sur l’affiliation au CDG59 du Syndicat mixte des ports intérieurs du Canal Seine-Nord Europe a suscité l’abstention de notre groupe AGiR POUR L’AVENiR. Si l’objectif de réduire les émissions de CO₂ par le transport fluvial est louable, les réalités du projet sont bien différentes :

  • Destruction de milliers d’hectares de terres agricoles et de zones humides.
  • Un impact hydrique préoccupant, notamment en période de sécheresse.
  • Un coût pharaonique et un report modal loin d’être garanti.

Des alternatives existent plutôt que de s’engager dans un projet aussi controversé, la commune ferait mieux de :

  • Développer le transport ferroviaire, déjà moins polluant que la route.
  • Investir dans des solutions locales de mobilité douce.
  • Protéger les terres agricoles et les écosystèmes fragiles.

AGiR POUR L’AVENiR a choisi de s’abstenir sur cette délibération, car :

  • Les bénéfices écologiques du canal sont incertains, tandis que ses impacts négatifs sont avérés.
  • Les alternatives existent et méritent d’être explorées en priorité.
  • Les deniers publics doivent être utilisés de manière responsable, pour des projets qui profitent réellement aux citoyens et à l’environnement.

Un projet aux impacts environnementaux dévastateurs

Destruction des écosystèmes et des terres agricoles

Le Canal Seine-Nord Europe est présenté comme une alternative « verte » au transport routier. Pourtant, sa construction implique :

  • La destruction de 5 000 hectares de terres agricoles, dans un contexte où la souveraineté alimentaire et la préservation des sols fertiles sont des enjeux critiques.
  • La disparition de zones humides, des écosystèmes essentiels pour la biodiversité, la régulation des inondations, et la filtration naturelle de l’eau.
  • La fragmentation des habitats naturels, menaçant des espèces protégées et perturbant les corridors écologiques.

Un projet qui sacrifie des espaces naturels au nom d’un prétendu progrès écologique.

Un prélèvement en eau insoutenable

Le fonctionnement du canal nécessite un prélèvement massif d’eau, estimé à plusieurs centaines de millions de m³ par an. Dans un contexte de changement climatique et de raréfaction de la ressource, cette consommation est inacceptable :

  • Les nappes phréatiques, déjà sous pression, risquent d’être surexploitées.
  • Les risques de conflits d’usage avec l’agriculture et les besoins en eau potable sont réels.
  • Des experts, comme la climatologue Agnès Ducharne, qualifient ce projet de « nuisible » en raison de son impact sur les ressources hydriques, surtout lors des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents.

Un bilan carbone réellement positif ?

Si le transport fluvial émet moins de CO₂ que le routier, il ne faut pas oublier :

  • L’empreinte carbone de la construction elle-même, avec des millions de tonnes de béton et d’acier.
  • Les émissions liées à l’entretien et au dragage régulier du canal.
  • La concurrence avec le ferroviaire, un mode de transport déjà 5 fois moins émetteur que la route et bien moins gourmand en espace.

Un gouffre financier aux retombées incertaines

Un coût explosif et mal maîtrisé

Le budget initial du projet, estimé à 5,1 milliards d’euros, a déjà été revu à la hausse à plusieurs reprises. Les dépassements sont fréquents dans ce type de mégaprojets, et les contribuables risquent de payer la note pour des décennies :

  • Un financement public majoritaire, alors que les retombées économiques pour les territoires locaux restent floues.
  • Un risque de détournement des fonds au détriment d’autres priorités, comme les transports en commun ou la rénovation énergétique des bâtiments.

Un report modal loins d’être garanti

Les études indépendantes montrent que :

  • Seule une faible part du fret routier serait réellement transférée vers le canal.
  • Le transport fluvial reste lent et peu adapté aux besoins logistiques modernes, qui privilégient la flexibilité.
  • Le ferroviaire, déjà sous-utilisé, pourrait absorber une partie de ce fret à moindre coût et avec un impact environnemental bien moindre.

→ Pourquoi investir des milliards dans un projet incertain, alors que des solutions existantes et moins coûteuses sont disponibles ?


Des alternatives existent : pour une transition écologique réellement efficace

Plutôt que de s’engager dans un projet aussi controversé, AGiR POUR L’AVENiR propose des solutions concrètes et durables pour réduire les émissions de CO₂ et améliorer la mobilité des marchandises :

Développer le transport ferroviaire

  • Moderniser les lignes existantes pour augmenter leur capacité et leur efficacité.
  • Créer des hubs multimodaux pour faciliter le transfert entre route, rail et voie d’eau.
  • Subventionner le fret ferroviaire, bien moins polluant et plus adapté aux enjeux climatiques.

Investir dans la logistique urbaine durable

  • Développer des plateformes de livraison urbaine utilisant des véhicules électriques ou à hydrogène.
  • Encourager les circuits courts pour réduire les besoins en transport longue distance.
  • Soutenir les initiatives locales de livraison décarbonée, comme le vélo-cargo ou les drones pour les petites marchandises.

Protéger les terres agricoles et les écosystèmes

  • Classer les zones humides et les terres agricoles en zones inconstructibles.
  • Développer l’agroécologie pour renforcer la résilience alimentaire locale.
  • Créer des corridors écologiques pour préserver la biodiversité et lutter contre l’érosion des sols.

Impliquer les citoyens dans les décisions

  • Organiser des débats publics pour évaluer les réels besoins en infrastructure.
  • Créer des commissions citoyennes pour superviser les projets d’aménagement.
  • Rendre les études d’impact transparentes et accessibles à tous.