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Quelques éléments d’actualité sur les crèches privées qui représentent 20% des crèches en France, soit 1 berceau sur 5…

Le lundi 23 septembre, se tenait le procès de deux anciennes employées de la crèche People & Baby de Villeneuve d’Ascq devant le tribunal correctionnel de Lille.  La question dans ce procès au-delà de ces défaillances humaines dramatiques doit aussi être celle des défaillances structurelles du modèle que People & Baby représente.

Au même moment, le livre de Victor CASTANET étrille fortement les crèches privées et notamment le groupe People & Baby. 

Ce livre succède au rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) paru début 2023 suite à la commission d’enquête sur le modèle économique des crèches et sur la qualité d’accueil des jeunes enfants. Les conclusions appellent à « remettre à plat un système qui est arrivé à bout de souffle ».

Compte-tenu de ces multiples dysfonctionnements, le groupe « People & Baby » a ainsi fait l’objet ces dernières années de trois fois plus de contrôles par les CAF que la moyenne des gestionnaires, ciblés dans le cadre de contrôles coordonnés entre plusieurs CAF; dans les régions Hauts-de-France et Ile-de-France en particulier; comme nous les indique le communiqué de presse de la CNAF (source : communiqué de presse de la CNAF suite à la sortie du livre de Castanet

Un des signes qui peut servir d’alerte aux parents sur ce type de dysfonctionnement est l’instabilité du personnel, le turnover et le taux d’absentéisme (des facteurs de dysfonctionnement également soulignés par Victor Castanet dans son livre). 

Le rapport IGAS parle d’un taux d’absentéisme pour les auxiliaires de puériculture de 3% à 6,2% et de 1,9% à 4,8% pour les éducateurs de jeunes enfants, selon qu’ils justifient d’un an ou de 10 ans et plus d’ancienneté. 

Revenons à la situation à La Madeleine où la crèche le Marc’hadour est gérée par People & Baby. Dans le rapport de synthèse remis avec la délibération, il est indiqué un taux d’absentéisme de 18,04% en 2023. Dans les mouvements de personnel nous avons observé 2 démissions et 1 nouvelle arrivée.

Il y a d’autres éléments à considérer pour le futur : 

La loi pour le plein emploi – promulguée le 18 décembre 2023 – porte création d’un statut d’autorité organisatrice de l’accueil du jeune enfant à la charge des communes. À compter du 1er  janvier 2025, les communes porteront donc cette nouvelle responsabilité. Un schéma de développement de la petite enfance sera mis en place pour connaître les besoins dans les 10-15 ans à venir. 

Entre-temps, Philippe LAURENT, vice-président de l’Association des Maires de France (AMF), a précisé que les cas mis en avant dans l’ouvrage de Victor Castanet, fort heureusement, ne correspondent pas à la réalité de l’ensemble des crèches. Le maire de Sceaux a surtout expliqué qu’à côté des crèches en DSP (délégation de service public) dont « le cahier des charges peut être d’inégale qualité », « l’immense majorité des crèches sont publiques, gérées en régie directe avec des agents publics, des normes extrêmement précises et contraignantes – et c’est tant mieux ».

Tous ces éléments nous poussent à continuer d’insister encore et encore sur un retour en gestion directe des crèches afin de disposer d’un service public local qui puisse faire référence. 

Il est temps que la qualité du service rendu, le bien-être des professionnels, sa maîtrise et son coût guident les choix municipaux.