La prévention des violences sur les personnes et des faits délictueux ne peut que reposer sur un travail humain associé à une présence sur l’espace public. Ce travail est largement sous-investi depuis des années pour laisser place à des gadgets technologiques, éventuellement moins coûteux, mais peu efficaces avec pour conséquence supplémentaire l’accroissement de la distance entre la police et la population.
Nous le martelons toujours : il n’y a pas d’études qui montrent une baisse de la délinquance grâce aux caméras en particulier quand le financement du dispositif empiète celui de la prévention des crimes et délits.
En outre, quand la vidéo permet d’identifier les responsables de faits délictueux, il est loin d’être sûr qu’ils seront interpellés et/ou poursuivis pénalement.
Concernant les coûts, il est question d’un mur d’écrans compilant les images d’un réseau de 300 voire 400 caméras. En incluant les dimanches, le coût devrait rapidement grimper à 12 ETP et d’un budget proche de 600.000€ rien qu’en besoin humain. De plus, s’il y a 36 policiers municipaux sur le territoire des quatre communes comme indiqué par la majorité lors du précédent conseil, alors entre ¼ et ⅓ des effectifs devront être présent devant les écrans au détriment d’une présence auprès de la population.
En outre, s’agissant des plus de 300 caméras servant à scruter simultanément l’espace public, quelle est l’efficacité du dispositif ? Enfin, les pires cauchemars liés à l’utilisation de la vidéo surveillance, ceux dont on nous assurait qu’ils n’arriveraient jamais en France sont en passe de devenir réalité. En effet, la France va devenir le premier pays européen à légaliser la vidéosurveillance technologique. Elle devrait être largement déployée, en grande partie pour justifier l’existence de l’immense parc de caméras installées.
Alors que l’ensemble de la société s’interroge sur l’utilisation de l’intelligence artificielle, nous allons confier notre sécurité à une technologie qui va prévisiblement réduire notre espace de liberté dans l’espace public et qui nous utilisera comme cobayes ne serait-ce que pour entraîner cette technologie.