En réponse à ce qu’il semblerait une tendance de dépeuplement à La Madeleine, la mairie propose de mettre en œuvre le concept d’arcologie. 

L’arcologie – comme développée originellement par l’architecte Paolo SOLERI – est un système qui cherche à atteindre une alliance harmonieuse de l’architecture et de l’écologie. Il y a également une forte notion de frugalité dans ce concept qui s’appuie sur ce qui est vraiment durable, sur une approche humble et sur une envie de connecter la nature et les humains sur terre.

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Pour nous, groupe Agir pour l’Avenir, ce concept présenté au conseil municipal semble un exemple éclatant d’une délibération qui n’est qu’une action de communication. Le projet immobilier du Pardoen vient d’être lancé, suivi du projet immobilier du Tir à l’arc (Sensorium), c’est-à-dire : bétonisation, arrachage d’arbres, artificialisation des sols, augmentation du nombre de voitures.

Ce concept semblerait plutôt une tentative de réduire l’impact négatif de plusieurs projets immobiliers réalisés à La Madeleine avec des promesses de végétalisation des toits, de jardins maraîchers ou encore de serre verticale et de serre rotonde, et maintenant d’ “Arcologie”.

De plus, en regardant ce que sont devenues les promesses de “terrasses arborées » du “Hameau commercial” de Saint Charles dont les vues d’artiste faisaient la une du MAGdeleine en 2016, et qui sont visiblement tombées à l’eau, ou plutôt “tombées au béton” ; nous doutons fortement de la vraie valeure de ce concept d’arcologie à La Madeleine.SOLERI promeut une ville compacte, durable et communautaire, avec pour point essentiel : l’absence de voitures. L’arcologie n’est donc pas le meilleur concept pour décrire la politique menée sur le territoire de la Madeleine depuis plusieurs mandats et nos doutes se renforcent quand nous regardons dans les détails la mise en œuvre de ce concept d’utopie urbaine.

Par exemple :

  1. Sur la thématique “mobilité et du stationnement”, le point clé de l’arcologie est l’absence de la voiture. Notons d’emblée que des villes ont déjà relevé ce défi en France (Grande-Synthe) ou ailleurs en Europe (Pontevedra en Espagne). Ici, il y a juste la proposition de quelques parkings vélos de plus et si on voit la malheureuse dizaine de places créées pour la Chaufferie, cela promet. Continuons sur la voiture : la délibération parle aussi de véhicules électriques comme de véhicules propres, alors que nous savons bien que la voiture, dans son cycle productif et son cycle de démantèlement post-utilisation reste polluante, peu importe le type d’alimentation. Tout ça, sans rappeler les problèmes déjà mentionnés dans des Conseils municipaux précédents concernant la gestion actuelle des bornes électriques sur La Madeleine ;
  1. Sur la thématique “nature et biodiversité », la volonté de lutter contre les îlots de chaleur urbains est mise en question en sachant que la future Place du Général de Gaulle en sera un si on en croit les vues d’artistes du projet Sensorium. Dommage aussi que la question de l’accès aux espaces verts soit absente de cette liste. À La Madeleine, les espaces verts restent derrière des grilles produites avec du matériel métallique probablement pas issu de matières premières recyclées.

Rendez-vous donc d’ici la fin du mandat pour constater si l’arcologie à La Madeleine n’était qu’un exercice de communication pour maquiller l’intensification d’une urbanisation verticale ou une véritable transformation des politiques et des actions en faveur de l’environnement et du bien être des Madeleinoises et Madeleinois.