Pendant le Conseil municipal de la ville de La Madeleine le 13 octobre 2021, vos élu.e.s du groupe “Agir pour l’Avenir” ont participé à une discussion avec les autres conseiller.e.s municipaux et le maire sur les orientations générales du projet d’aménagement et de développement durable dans le cadre de la révision du plan local d’urbanisme (PLU) de la Métropole Européenne de Lille (MEL). 

Perdu.e.s ?

On vous explique tout ça !

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Métropole Européenne de Lille (MEL)

Le PLU est un document destiné à définir plus simplement la destination générale des sols sur tout le territoire de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Il définit les règles indiquant quelles formes doivent prendre les constructions, quelles zones doivent rester naturelles, quelles zones sont réservées pour les constructions futures, etc. Il doit notamment exposer clairement le projet global d’urbanisme ou PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durables) qui résume les intentions générales de la collectivité quant à l’évolution de l’agglomération. (source)

Le débat sur la révision du PLU de la MEL

Par délibération n° 20 C 0405 du 18 décembre 2020, la Métropole Européenne de Lille a prescrit la révision générale du PLU métropolitain permettant notamment de fondre les 11 Plans locaux d’urbanisme en vigueur dans un cadre réglementaire unique pour l’ensemble du territoire.

Selon la MEL, les objectifs poursuivis dans le cadre de cette révision sont :

Dans le cadre de cette procédure, et conformément à l’article L.153-12 du code de l’urbanisme, un débat doit avoir lieu au sein du Conseil de la métropole et des conseils municipaux sur les orientations générales du projet d’aménagement et de développement durables (PADD).

Notre contribution au débat

Lors du Conseil municipal de la ville de La Madeleine du 13 octobre 2021, le groupe “Agir pour l’Avenir” a répondu aux 3 questions suivantes posées par la majorité :

  1. Politiques d’habitat, de mobilité et d’urbanisme : quelles réponses coordonnées pour répondre aux besoins ?
  2. Comment l’aménagement du territoire peut-il « booster » la transformation économique du territoire ?
  3. Comment la Métropole doit-elle évoluer pour tenir compte des enseignements de la crise sanitaire et des enjeux de transformation du territoire ?

Nous vous proposons un résumé de nos interventions sur la base de ces questions.

Habitat

Pour des politiques d’habitat qui soient capables d’atteindre les objectifs d’un développement durable, il est nécessaire de développer des plans et lignes directrices qui soient concrets, ambitieux, inclusifs et en accord avec les engagements pris par la métropole de Lille en tant que signataire depuis octobre 2020 de l’initiative européenne “Green City Accord”. Le Green City Accord prévoit que les signataires prennent des engagements dans les cinq domaines de la gestion environnementale qui suivent : air, eau, nature et biodiversité, économie circulaire et déchets, et bruit.

Copyright: European Commission

Mobilité

Au sortir du premier confinement, 34 km de pistes cyclables temporaires, les “coronapistes”, ont été créées un peu partout sur le territoire. Aujourd’hui la MEL est en train de pérenniser la quasi-totalité de ces aménagements. La Madeleine n’a proposé la mise en place d’aucun itinéraire, bien que des études étaient en cours. Dommage que la ville ne se soit pas saisie de cette belle opportunité, pourtant proposée par la MEL.

Concernant les transports en commun, un projet de tram train passant par la rue du général De Gaulle à La Madeleine a été abandonné en 2014 par la ville. Par ailleurs, le SDIT (Schéma Directeur des Infrastructures de Transport) voté l’an passé par la MEL ne nous semble pas inclure de nouvelles infrastructures pour la Madeleine, hormis l’optimisation de la ligne de bus à haut niveau de service déjà en place. Quelles sont donc les attentes de la ville par rapport à la MEL ?

Passer toute la ville en zone 30 nous paraît être une belle opportunité pour apaiser la circulation dans toute la ville. Les aménagements nécessaires sont en effet réalisés par la MEL pour les villes qui en font la demande. Qu’en est-il à La Madeleine ? Pourquoi aucun chantier en cours sur ce sujet ? La ville en a-t-elle fait la demande ? Ou préfère-t-on simplement « attendre un accompagnement » ?  

Quant au sujet d’alléger le stationnement, il nous apparaît essentiel de supprimer des places de stationnement pour donner plus de place aux mobilités douces, pour qu’enfin les enfants puissent faire de la trottinette en sécurité sur les trottoirs élargis de la ville et que les personnes à mobilité réduite puissent se déplacer librement. Mais également, pour créer de belles pistes cyclables dédiées et sécurisées pour rééquilibrer dans notre ville les espaces dédiés à la voiture et aux vélos et mobilités actives.

Aménagement du territoire

Que dire, faire, dans ces conditions, déjà rappeler que la MEL n’est pas un territoire extensible, que ses limites physiques ne lui permettent de croître à l’infini sauf à rendre notre environnement invivable à plus ou moins brève échéance, qu’il faut effectivement et d’urgence sauvegarder voire dégager des espaces naturels pour l’agriculture urbaine, sauvegarder notre cadre de vie, enfin affirmer que les déplacements autoroutiers vont inéluctablement décroître pour des raisons physiques et environnementales et qu’il faut trouver des solutions d’urgence, pas dans cinq ans, le plus rapidement possible, pour accompagner cet impératif.

La protection des espaces verts existants participe à être une ville durable, post-carbone, la bétonisation de la moindre parcelle a priori non. Les adjectifs “heureuse” et “maîtrisée” ne suffisent pas à justifier une densification urbaine sans contrôle. Il est nécessaire d’intégrer des mesures de remise en bon état de la nature et de la biodiversité dans l’aménagement du territoire pour qu’elles soient aussi une opportunité de création d’emploi local, mais aussi un outil de réduction des émissions du territoire et/ou de réponse aux effets négatifs du changement climatique.

Depuis le tout premier confinement dû à la pandémie en mars 2020, les habitant.e.s ont exprimé leur besoin d’être partie intégrante des écosystèmes naturels, même dans les milieux urbains. Ceci se traduit dans la recherche des espaces verts privés, mais aussi dans le besoin – en particulier pour les plus modestes – d’avoir un accès continu à des espaces verts. Cela implique de multiplier les espaces verts publics, ouverts et partagés. Le verdissement des villes ne peut pas reposer seulement sur l’embellissement des jardins des particuliers. Cela reviendrait à creuser les inégalités. Or, la réduction des inégalités est l’un des piliers du développement durable. Ne l’oublions pas. La MEL devrait donc développer un plan dédié à la création d’un couloir continu vert nord-sud/est-ouest.

Crise sanitaire et transformation du territoire

Un autre enseignement de la crise sanitaire et des enjeux de transformation du territoire est la demande des citoyennes et des citoyens d’obtenir plus de transparence dans la prise de décision. La transparence implique d’avoir plus de représentantes et représentants dans les systèmes déjà prévus par la législation mais la transparence passe aussi par une accessibilité plus grande et plus simple aux informations et aux décisions politiques. 

L’opendata devrait être la règle. Il n’est pas normal, en 2021, de devoir écrire au maire pour avoir accès à des documents d’intérêt public : ils devraient directement et systématiquement être mis en ligne sur le site internet de la commune (par exemple). C’est déjà ce que fait la MEL avec son portail opendata (lien ici). La gestion publique des affaires publiques est le meilleur antidote contre le soupçon et l’opacité qui nourrissent toujours les pires fantasmes.Nous terminons avec la citation d’ Albert Einstein: “Ils ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre.”