Le projet de PLH (Programme Local de l’Habitat) est essentiel, en ce qu’il touche directement au quotidien des madeleinoises et madeleinois. Pour notre commune, ce sont 657 nouveaux logements qui vont sortir de terre durant les 6 prochaines années.
Mais où allons nous les positionner ? À entendre la majorité, le futur, c’est une ville construite grâce à un jeu de Tetris: comment faire rentrer dans un cadre intangible que sont les 2,84 km2 de notre territoire le plus d’immeubles et d’habitants par M2?
La Madeleine est déjà la ville la plus peuplée de notre Métropole et le restera. Mais quelles sont les aspirations des madeleinoises et madeleinois? C’est celle de vivre dans un cadre de vie apaisé, non embouteillé et avec des sas de respiration. Sauf que ce n’est pas l’objectif poursuivi.
Celui qui est poursuivi c’est densifier, c’est accueillir 2500 madeleinois de plus qu’aujourd’hui pour atteindre une population de 24000 habitants d’ici 2030, tel qu’exprimé au cours des Voeux 2017 à la population c’est ce qui ressort de l’une des interviews du maire, soit une densité par M2 de 8450 habitants. À titre de comparaison, c’est 2 fois plus que notre voisine Saint-André.
En même temps, la maire affirmait en 2012 dans une autre interview qu’en terme de création de nouveaux logements « certaines communes ont plus d’efforts à faire que d’autres ».
=> 657 nouveaux logements
2 projets représentent à eux-seuls la moitié des futurs logements. Ce sont les projets du Tir à l’Arc et celui sur la Deûle dit du Pardoen. Un PLH ne peut s’écrire sans le PDM, le plan de mobilité. A ce sujet, pour pouvoir construire, il faut justifier auprès de l’Etat d’avoir réfléchi à la desserte en transports en commun de ces projets de construction. Or nous ne pouvons que constater que la double casquette de Maire et de Vice-Président à la mobilité à la MEL a permis de décider comme par hasard, qu’un tramway passerait devant les constructions du Tir à l’Arc et qu’un BHNS passerait lui devant la Deûle, et du même coup, de reporter aux calendes grecques un quelconque désengorgement de notre boulevard Général de Gaulle qui en aurait bien besoin.
D’ores et déjà, l’objectif d’accueillir 2500 nouveaux madeleinois pour atteindre l’objectif de 24 000 habitants est atteint, et ceci au détriment des madeleinois déjà installés sur les anciens quartiers qui ne pourront constater qu’une détérioration de leurs conditions de mobilité.
Non seulement nous déplorons cette frénésie de construction mais en plus, celle-ci ne tient pas ses engagements en matière de logement social, bien qu’ il y ait une clause de servitude de mixité sociale. C’est pourquoi nous avons déposé une proposition d’amendement, en rehaussant à 40 % l’objectif de construction de logement social comme l’ont fait des villes soeurs telles que Bousbecques, Faches-Thumesnil, Lambersart, Linselles, Pérenchies ou Wavrin.
Le nombre de logements à partir duquel une opération doit inclure du logement social est fixé à 12 – insuffisant. Nous avons proposé dans ce même amendement qu’il soit abaissé à 9 ou 500m2 de surface de plancher au lieu de 800 m2. A titre d’exemple, prenons le projet Sensorium du Tir à l’Arc. Que disent les sites de vente des promoteurs? que 27 logements sociaux sur 135 seront construits. Ce qui fait 20% et non 30% de logement social. De surcroît ce seront 27 logements dans 2 immeubles spécifiques, l’habitat ne sera donc pas mixte au sein d’un même immeuble, solution pour autant retenue par de nombreuses villes depuis plusieurs années.
La Mairie ne fait pas le choix de la mixité mais celui de la partition de la ville et du logement social.