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Nous partageons notre avis sur la procédure de révision du plan local d’urbanisme (PLU3) de la métropole européenne de Lille centré sur les propositions présentées par la majorité pendant le conseil municipal du 19 octobre 2022.

À l’heure où il faut préserver la ressource en eau, et où il faut se prémunir, entre autres, contre les îlots de chaleur, le PLU3 propose de continuer allègrement à imperméabiliser les sols en continuant à construire des bâtiments et des rues, comme par exemple avec la LINO et à bétonner à outrance avec un coût environnemental exorbitant. La Madeleine, faut-il le rappeler, est la ville ayant la plus grande densité urbaine du nord de la France.

Enfin, s’il n’est plus possible de densifier notre territoire dans des conditions acceptables, stoppons cette frénésie vendeuse de terrains aux promoteurs, préservons ce qui peut encore l’être, et arrêtons le développement sans limite.

QU’EST-CE QUE LE PLU (PLAN LOCAL D’URBANISME) ?

Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est un document qui définit les grandes orientations d’aménagement d’un territoire et les règles en matière de construction.
Il identifie la stratégie de développement du territoire en intégrant les enjeux de préservation de l’environnement, puis décline les règles d’utilisation des sols qui serviront à l’instruction des permis et autres demandes d’autorisation.
Le PLU concerne donc toute la population de la MEL : pour construire un logement, créer une extension ou encore construire un abri de jardin. Les règles définies par le PLU sont consultables par toutes et tous.

A la lecture de cette délibération, nous avons interrogé le Maire sur les questions suivantes: 

  • Au point 1,  sur les demandes sollicitées et non retenues, il est question de la micro-ferme urbaine de La Madeleine comme un emplacement réservé n’ayant pas été retenu . Cela veut-il dire que les élus de la MEL ne veulent a priori pas de ce projet ?
  • Sur les observations et le point 3, il n’est pas opportun de mélanger BHNS et tramway pour signifier une très bonne desserte en transport en commun. En l’état, les BHNS sont très loin de remplir les fonctions d’un tramway et ils n’ont pas la même efficacité surtout quand ils ne circulent pas en site propre, or la nouvelle ligne de BHNS prévue ne disposera que peu de site propre et de surcroît, d’une fréquence de passage qu’a minima (maximum de fréquence toutes les 10 minutes alors que cette fréquence est la fréquence a minima imposée pour un BHNS). Nous sommes par ailleurs opposé.e.s à l’établissement automatique d’un coefficient de densité minimale autour des arrêts de tramway et BHNS. Si l’idée de densifier l’habitat autour des moyens de transport publics est généralement une bonne idée quand le territoire qu’ils desservent est étendu, elle est bien moins pertinente dans une ville aussi dense que La Madeleine où il est possible de trouver des moyens de transport en commun dans une relative proximité même s’ils sont loin d’être tous aussi efficaces.
  • Au point 3: sur les remarques et observations proposées par la majorité, nous rappelons notre opposition à la LINO, projet d’un temps où il fallait que “ça roule” avec les conséquences environnementales, sociales et économiques que nous observons actuellement. Il faudrait aussi ajouter un périmètre de protection autour des berges de la Deûle afin de protéger, si les contraintes environnementales le permettent, une zone qui devrait être vouée à la promenade et au loisir, et qui pourrait aussi constituer un axe idéal pour les transports doux.
  • Par ailleurs, en ce qui concerne les servitudes ou autres mentions, il n’y a pas mention de l’ex-site Kuhlmann-Rhodia comme si c’était une histoire si ancienne. Pourtant, l’actualité récente nous a appris que le devenir d’un site industriel n’est pas anodin. Or, nous avions un site classé SEVESO sur 3 communes, dont La Madeleine, qui a émis des polluants pendant 150 ans. D’ailleurs, il a fallu dépolluer tout un terrain pour installer la déchetterie de La Madeleine et la construction de la salle de sport Claude Dhinnin a fait l’objet de contraintes lors de sa construction à cause justement de la pollution des sols. Faut-il comprendre que la pollution était circonscrite à ces deux seuls sites ?

Le Maire cite à longueur de conseils municipaux les appels de personnes désespérées de ne pas trouver un logement à La Madeleine : 

  • Premièrement, s’ils s’adressent à lui, c’est probablement parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter ou louer les habitats que la plupart des promoteurs proposent sur le territoire de La Madeleine ?
  • Sans être très largement accessibles, ces promoteurs proposent aussi des logements à plus bas coût mais leur part est relativement marginale ce qui fait que la part de logement dits « sociaux » à La Madeleine n’est que d’un peu plus que 25% et concentrés sur certains quartiers;
  • A force de concentrer la majorité des activités sociales et économiques autour de Lille, la demande de logement est saturée. S’il fallait un exemple emblématique, nous pouvons citer la construction du nouveau palais de justice sur des espaces verts comme plébiscité en son temps par la majorité. Il est évident que cela crée une sur-demande dans Lille et les villes de sa proche banlieue au détriment des espaces verts et pour le grand bonheur de la spéculation immobilière ;
  • Est-il toujours utile de créer de nouvelles surfaces de bureaux dans une agglomération qui en a tant à louer et qui pour une part pourrait être réhabilitée voire pourrait changer de destination pour des logements avant de songer à en construire de nouveaux ?

Affaire à suivre, cette fois-ci au prochain Conseil de la Métropole qui se tiendra le vendredi 16 décembre 2022 à partir de 17h.