Nous sommes opposés à ce que le service public de la petite enfance représenté par la crêche le Marc’Hadour soit concédé à nouveau au secteur privé. 

Pourquoi ne sommes-nous pas d’accord? 

Car nous pensons que des services comme la petite enfance sont des prérogatives de la puissance publique. Parce que c’était aussi dans notre programme. 

Certains services ne peuvent être financiarisés, c’est ce que nous appelons les biens communs qui désignent les ressources, services ou patrimoines collectifs jugés fondamentaux. Nous pensons donc que ces fondamentaux doivent être sanctuarisés : la qualité de l’air, l’eau, la restauration scolaire, la prise en charge  de la petite enfance. Pourquoi ? Car ces biens communs appellent à une exigence d’intérêt commun, d’accessibilité pour tous, d’une gestion commune et d’une coopération entre acteurs.

Au-delà de cette conviction, il s’agit également de défendre un savoir-faire et des conditions de travail. Nous savons recruter des agents diplômés, en leur faisant passer un concours de la petite enfance. Et pourquoi ces salariés n’auraient-ils pas le droit de bénéficier d’avancements d’échelons et de grades comme les agents municipaux ? 

Pourquoi des salariés en charge de missions de services publics essentiels comme les puéricultrices, les auxiliaires de puériculture, les infirmières, les éducateurs de jeunes enfants ne pourraient-ils pas eux aussi bénéficier de la protection accordée par le statut de la fonction publique, de l’action sociale de la mairie, de la formation et du régime indemnitaire ?

Dans la société que nous souhaitons, il est plus que temps de revaloriser ces travailleurs essentiels qui avaient été enfin reconnus et salués lors du premier confinement. 

Un dernier élément, d’aspect financier celui-ci. Le passage à la régie pour La Madeleine représenterait environ 1% de la fiscalité annuelle de la ville; cela pourrait inquiéter certain.e.s mais quand nous savons que des millions d’euros sont dépensés pour des dispositifs de vidéosurveillance ou vidéoverbalisation dont l’efficacité a été même mise en doute récemment par la presse, nous préférons utiliser cet argent pour investir dans l’avenir de nos enfants.

En outre, le marché de la toute petite enfance qui s’est ouvert à la concurrence depuis 15 ans n’est financièrement pas très attractif pour les sociétés qui sont finalement peu nombreuses sur le marché. Quel impact pour nous? Qui dit peu d’entreprises sur un marché, dit peu de concurrence et donc des prix élevés. La gestion municipale de ce service public essentiel pourrait  aussi bien être bénéfique pour nos finances locales.