La TLPE – Taxe Locale sur la Publicité Extérieure est censée être un instrument de lutte contre la pollution visuelle. Au sein de ce cadre légal, les collectivités peuvent mettre en place une réglementation locale spécifique sur la publicité. Celle-ci peut alors être plus restrictive afin de préserver le cadre de vie de ses habitants. La délibération présentée au Conseil municipal le 30 juin 2022, nous amène forcément à nous interroger sur les écrans publicitaires. En effet, nous aurions attendu d’une majorité a priori si investie sur les questions de transition écologique avec des délibérations telles que celle sur l’arcologie, qu’elle porte des délibérations pour supprimer les écrans publicitaires dans notre ville et voire même qu’elle s’attaque à la problématique des écrans en vitrine qui sont des solutions permettant de contourner les contraintes réglementaires.
Ces écrans nous interrogent à plusieurs titres :
- Celui du respect de la liberté de réception des citoyennes et citoyens car ces écrans avec leur luminosité et leurs images en mouvement captent notre attention alors même que nous ne souhaitons pas les regarder. Qui n’a pas essayé de ne pas être capté par l’écran placé au niveau du tram Saint Maur par exemple ou sur l’avenue du Général de Gaulle en face de notre mairie?
- Ces écrans vont à l’encontre de toute logique écologique. La consommation énergétique de ceux-ci amène un surplus de consommation et un gaspillage énergétique. Un panneau avec une face numérique c’est l’équivalent de 16 réfrigérateurs-congélateurs combinés par an et nous ne parlons pas des coûts écologiques de fabrication et des travaux d’aménagement pour amener l’électricité et le réseau.
Et enfin la production d’une pollution visuelle et d’une pollution à l’encontre de la biodiversité dans des villes qui sont déjà saturées de lumière durant la nuit.
Nous pourrions aussi parler du fait que ces écrans participent à la banalisation des écrans alors qu’ils font l’objet d’une inquiétude grandissante en termes de santé publique concernant nos enfants. Par exemple, au niveau du passage piétons en face de la mairie, les enfants rentrant de l’école sont systématiquement “scotchés” par l’écran. Combien de fois avons-nous dû dire à nos enfants, de ne pas les regarder mais de se concentrer sur la circulation afin de traverser en toute sécurité.
Tout cela pour diffuser des informations municipales que nous pouvons trouver ailleurs ou sur des panneaux « classiques », à l’ancienne, et des publicités qui inondent déjà tous les écrans du quotidien. Comble de l’ironie, nous voyons parfois des publicités sur la protection du climat, c’est ubuesque.
Nous avons demandé de nous faire parvenir la carte des emplacements de ces écrans publicitaires. Réussirons-nous à la recevoir.
