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Quand on ne dialogue pas avec son opposition, il est difficile de bien la connaître et donc d’en parler correctement. Comme beaucoup d’experts autoproclamés qui parlent à longueur de temps de sujets qu’ils ne maîtrisent pas, l’auteur de la tribune de “La Madeleine que nous aimons” (majorité municipale), dans le Magdeleine de septembre 2022, s’est sans doute couvert de ridicule aux yeux de beaucoup de lecteurs en écrivant une énorme fausseté.

Dès le second paragraphe, patatra !, la plume majoritaire dérape et produit un gros pâté d’encre sale en écrivant – nous citons sa tribune – que “la liste “agir pour l’avenir” a sciemment décidé de tromper les électrices et les électeurs madeleinois en masquant ce qu’elle était en réalité, à savoir une alliance électorale de gauche penchant dangereusement vers l’extrême-gauche, sorte de NUPES avant l’heure”. C’est faux.

Pardonnez, s’il vous plaît, à l’auteur de cette tribune qui, sans doute, prêche le faux pour savoir le vrai. Les faits sont pourtant têtus, et ce n’est pas en répétant 100 fois une fausseté que l’auteur de la tribune de “La Madeleine que nous aimons” en fera pour autant une vérité.

La liste qui siège dans l’opposition depuis 2020, intitulée “Agir pour l’avenir”, n’est pas issue d’un accord électoral entre des partis politiques. S’il y avait eu ce genre de cuisine, tout simplement, cette liste n’aurait sans doute jamais existé. Les citoyennes et les citoyens qui se sont engagés derrière Hélène Roussel et autour du projet porté par “Agir pour l’avenir” étaient mûs par la volonté d’agir local pour répondre à l’urgence écologique qui est, plus que jamais, d’une brûlante actualité. Pour cette raison, la liste citoyenne “Agir pour l’avenir” a reçu le soutien du parti Europe Écologie Les Verts, attaché à ce genre de rassemblements citoyens autour de la cause écologiste. Ce soutien n’était d’ailleurs pas un secret : il suffisait de lire notre profession de foi pour y voir le logo d’EELV ou encore de lire la presse locale pour savoir qu’EELV soutenait notre liste (La Voix du Nord, 18/02/2020). 

Ce soutien gratuit a d’ailleurs valu à notre liste d’être classée LVEC par la préfecture (Liste présentée par Europe Écologie les Verts) alors que nous aurions souhaité un classement LDVG (liste divers gauche). En revanche, la préfecture, dont le travail consiste tout de même à être bien renseignée sur ces sujets, n’a pas cru bon de nous classer LEXG (Liste d’extrême gauche). Mais il faut bien reconnaître que nos dialogues avec la Préfecture du Nord sont aussi plus constructifs que ceux, quasi inexistants, que nous avons avec la majorité municipale.

Sur 35 colistiers, en 2020, seuls cinq étaient adhérents à un parti politique (deux adhérents au PCF, deux adhérents à EELV et une adhérente à Génération.s) et une était sympathisante de la France insoumise. Tous les autres colistiers n’étaient adhérents d’aucun parti et ne voulaient pas (et ne veulent toujours pas d’ailleurs) en entendre parler. Écrire et faire croire que la liste “Agir pour l’avenir” est une “alliance électorale de gauche” est donc faux et malhonnête. C’est aussi un terrible manque de respect envers l’ensemble des colistiers de cette liste et les choix collectifs qui ont été les leurs. 

Quelle est donc notre identité politique ? Dans quelle case faut-il nous mettre ? Eh bien, une chose est certaine : nous ne sommes pas de droite ! Grande nouvelle ! 

En revanche, on pourrait demander pareille clarté de la part de la liste “La Madeleine que nous aimons”, classée “divers droite” en 2020 par la préfecture. À quelles “diversités” de la droite appartenez-vous ? Quels sont vos soutiens ? Vos colistiers ne seraient-ils donc encartés nulle part ? Après tout, la question peut se poser. Les lecteurs remarqueront qu’avant d’avancer des âneries, nous posons la question. Vive la transparence en effet !

La liste “Agir pour l’avenir”, contrairement à d’autres, n’a pas cherché à verdir son projet municipal pour surfer sur la tendance et tromper les électeurs sur la marchandise. Nous déplorons chaque jour le manque d’ambition de l’exécutif madeleinois face à l’urgence écologique. Le double alignement d’arbres cinquantenaires du tir à l’arc a bien été massacré à la tronçonneuse en février dernier, mais où sont les cours d’école végétalisées qui avaient été promises ? Qui donc s’est avancé masqué durant cette élection municipale ?

Les électeurs, en juin dernier, ne s’y sont pas trompés. Ils ont placé en tête du scrutin des législatives à La Madeleine le jeune écologiste Octave Delepierre tandis que d’autres étaient éliminés dès le premier tour sur leur propre terrain. Les Madeleinoises et les Madeleinois ont préféré l’original à la copie. Il leur aura fallu deux ans pour constater à quel point l’enfumage du projet municipal de la majorité relevait du green washing et que c’étaient bien les intérêts des promoteurs immobiliers qui passaient devant la santé et la qualité de vie des Madeleinoises et des Madeleinois. Nous avons évidemment soutenu Octave Delepierre, candidat écologiste, car l’urgence écologique est plus que jamais présente et parce que nous partagions sont projet pour notre territoire. 

Quant à l’extrême-gauche, l’auteur de la tribune de “La Madeleine que nous aimons” divague complètement. Il ne faut pas être sorti de Science-Po pour constater que l’extrême-gauche est quasiment inexistante dans cette commune, de même que dans le reste de la France. Il pourra toujours demander à la famille de René Audran et à celle de Georges Besse ce que c’était que l’extrême-gauche autrefois. Il verra que l’éventail de nuances et de méthodes qui sépare celle-ci d’Agir pour l’avenir est somme toute assez large.

Chers électrices, chers électeurs, nous vous invitons à pardonner à l’auteur de cette tribune son ignorance. Quand un homme ne comprend pas ce qui lui arrive et ne sait pas se remettre en question, il a tendance à blâmer les autres de son échec. C’est malheureusement une tendance assez universelle. 

Incapable d’apporter un éclairage pertinent sur la coloration politique réelle du conseil municipal, la tribune de la majorité ne fera même pas un bon combustible pour cet hiver. L’occasion de rappeler qu’il serait peut-être temps d’envisager du papier recyclé plutôt que du papier glacé pour ce coûteux outil de propagande municipale.